CONFERENCE DE PRESSE relative au point sur le décès d’une parturiente survenue au CHU D’ANGRE  2022.

CONFERENCE DE PRESSE relative au point sur le décès d’une parturiente survenue au CHU D’ANGRE 2022.
Propos liminaires de
Monsieur le Directeur de Cabinet du Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle
- Mesdames et Messieurs les membres du Cabinet du MSHPCMU ;
- Monsieur l’Inspecteur Général
- Mesdames et Messieurs les professionnels des médias, chers amis de la presse
L’actualité du Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle a été marquée la semaine dernière par le décès le 3 août 2022 d’une parturiente référée de l’HG de Bingerville au CHU d’Angré.
La conférence de presse de ce jour, est donc l’occasion pour le Ministère en charge de la santé d’informer l’opinion nationale et internationale sur les circonstances de ce décès, situer les responsabilités et prendre s’il y a lieu des sanctions.
Les Faits :
Les informations reçues par les services de veille et d’alerte du Ministère en charge de la santé font état de ce que Dame DOUMBOUYA Sita Ruth, âgée de 25 ans, porteuse d’une grossesse à terme aurait été reçue le mardi 2 août 2022 à 12h30 à l’Hôpital Général de Bingerville en compagnie de son conjoint.
Une indication de césarienne élective aurait été posée par Dr KOHOU Ignace, qui par ailleurs aurait demandé, selon le conjoint, la somme 80 mille Francs CFA pour cette intervention et qu’auparavant les sages femmes lui auraient exigé la somme de 150 mille Francs CFA.
Face à ces informations d’une extrême gravité, le Ministère a aussitôt instruit ses services compétents à l’effet d’investiguer pour vérifier les faits.
Il ressort de l’investigation menée par l’Inspection Générale de la Santé les éléments suivants :
1) Dame DOUMBOUYA Sita Ruth a été effectivement reçue à l’hôpital général de Bingerville le mardi 2 août 2022 à 12 heures.
2) Dr KOHOU Ignace après examen a posé l’indication d’une césarienne pour gros fœtus et circulaire du cordon.
3) Dr KOHOU n’a pu prendre Mme DOUMBOUYA au bloc parce que selon lui, d’autres césariennes étaient en attente.
4) Dr KOHOU qui se disait fatigué après 4 interventions réalisées au préalable a donc confié cette dame à ses 2 collaborateurs de service et est rentré chez lui alors qu’il était d’astreinte.
5) Ce n’est qu’à 21 heures 30 que la césarienne a été réalisée par Dr ADOU Ruth, DES de 2ème année et Dr AHOUELI Ange Patrick DES de 1ère année.
6) Après l’extraction du bébé, Dame DOUMBOUYA qui était sous rachi anesthésie a fait un arrêt cardiaque. Après réanimation, elle a été transférée au CHU d’Angré où malheureusement elle a rendu l’âme le lendemain.
7) Ayant eu l’information que sa parturiente devait être évacuée au CHU d’Angré, Dr KOHOU a demandé à son anesthésiste par appel téléphonique de remettre 50 mille Francs CFA aux parents de la parturiente pour selon lui les aider à la prise en charge.
Mesdames et Messieurs,
L’analyse de ces faits permet de tirer les conclusions suivantes :
1) Le décès de Dame DOUMBOUYA est consécutif à un arrêt cardiaque iatrogène suite à l’administration de produit anesthésique couramment utilisé pour la circonstance.
2) Dr ADOU Ruth et Dr AHOUELI Ange Patrick médecins, en DES de Gynéco Obstétrique, ont accompli leur charge de travail.
3) Dr KOHOU Ignace, Gynécologue Obstétricien, Chef de garde, a fait preuve de négligence professionnelle en abandonnant la parturiente à ses stagiaires.
4) Par ailleurs Dr KOHOU Ignace, en ramenant 50 mille Francs CFA à la famille pour selon lui aider à la prise en charge de la parturiente, reconnait implicitement avoir soutiré 80 mille francs CFA comme indiqués par le Conjoint. Il a pratiqué le racket et a enfreint donc aux dispositions pertinentes de l’arrêté interministériel N° 0047 du 21 mars 2012 qui prescrit en son article 2 que la césarienne fait partie des actes et prestations qui bénéficient d’exemption sélective de paiement. En terme plus simple, la césarienne bénéficie de la gratuité ciblée et ne doit faire l’objet de recouvrement. Au surplus, une directive du Ministère interdit formellement toute transaction financière entre un praticien et son patient ou son accompagnateur.
Pour ces faits, les mesures suivantes ont été prises conformément au régime disciplinaire de la Fonction Publique.
1) Dr KOHOU Ignace fait l’objet de déplacement d’office.
2) Instruction est donnée au DRH du MSHPCMU de prendre toutes les dispositions réglementaires pour traduire Dr KOHOU Ignace devant le Conseil de Discipline.
Je voudrais profiter de l’opportunité de cette conférence de presse pour saluer la majorité des personnels de santé qui travaillent d’arrache-pied nuits et jours pour offrir des soins de qualité aux populations vivant en Côte d’Ivoire.
Le Gouvernement les félicite et met tout en œuvre pour améliorer chaque jour un peu plus leurs conditions de travail. Le vaste programme hospitalier en cours initié par le Président de la République atteste de cette volonté.
Le Gouvernement à travers le MSHPCMU ne saurait tolérer dorénavant des dérapages et des manquements de quelques brebis galeuses qui mettent en mal non seulement le travail fantastique que fait la majorité mais également tous les efforts consentis par l’Etat de Côte d’Ivoire pour garantir une bonne santé aux ivoiriens.
Je vous remercie
Dr Aka Charles KOFFI
Directeur de Cabinet