POLITIQUE SANITAIRE, REFORMES MAJEURES, INFRASTRUCTURES, CMU, COVID-19, LE MINISTRE PIERRE N’GOU DIMBA EXPLIQUE TOUT DANS CETTE INTERVIEW

Dans quel état se trouvait le secteur de la santé à l’arrivée du Président Alassane Ouattara au pouvoir ?

 

La crise socio-politique qu’a connu la Côte d’Ivoire a impacté négativement le secteur de la santé dans la mesure où pendant cette période, le pays n’a véritablement pas investi dans ce domaine alors que les besoins devenaient de plus en plus importants. C’est donc d’un secteur sanitaire à l’agonie qu’a hérité le pouvoir actuel.

 

Quelle est la politique actuelle de santé de la Côte d’Ivoire ?

 

La politique actuelle du Ministère de la santé est de bâtir un système de santé performant, accessible à tous en général et plus spécifiquement aux personnes les plus vulnérables. Il s’agit en résumé, d’une Côte d’Ivoire dans laquelle la santé et le bien-être des populations sont les plus élevés possibles à travers un système de santé performant, résilient, en vue de positionner la côte d’ivoire comme une destination médicale de premier ordre en Afrique de l’ouest.

 

          Comment cela s’est traduit de façon concrète ?

 

Bâtir ce système performant, s’’est traduit dans les objectifs stratégique contenus dans le Pnds 2021-2025 (Programme national de développement de la santé, Ndlr), à savoir : améliorer la gouvernance et le financement de la Santé, renforcer l’ordre et l’accessibilité des populations aux soins de qualité et faire la promotion de la santé et la lutte contre les maladies.

Les actions prioritaires stratégiques consistent à améliorer l’efficacité et la performance des établissements sanitaires du système de santé, dans une approche des pôles régionaux d’excellence en vue de construire les réseaux de continuum des soins de proximité, avec un accent particulier sur la qualité des soins ; faire la réforme du secteur privé pour offrir des soins de santé de qualité dans des secteurs de pointe ; généraliser les bonnes pratiques d’hygiène publique, la prévention des maladies et la promotion de la santé ; réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile ; renforcer les ressources humaines, planifier et rationnaliser leurs déploiements ; pour suivre les efforts en matière de préparation du système à la réponse aux urgences de santé publique ; et améliorer la communication , la publication l’échange et le partage des connaissances et des expériences ainsi que le suivi/évaluation.

A cela s’ajoute la mise en œuvre du plan de riposte covid-19 dont la& vaccination est un moyen pour protéger les populations des formes graves de la maladie. L’ambition du gouvernement est de Vacciner 70% de la population, par l’élargissement de la cible. A ce sujet, je peux vous rassurer que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs et contrôler la maladie. Mais il faut redoubler d’efforts.

 

 Quelle est fondamentalement la différence entre la politique            actuelle de santé et les politiques précédentes ? 

 

La différence est perceptible au niveau de l’Amélioration de la gouvernance et du financement, ainsi qu’au niveau du Renforcement de l’offre et l’accessibilité des populations aux soins. Par exemple, la réforme hospitalière est un ensemble d’initiatives innovantes prises pour changer la gouvernance des hôpitaux et à améliorer leur performance. Le renforcement de l’offre de soins est visible à travers le programme hospitalier par lequel l’Etat a investi plus de 1000 milliards de FCFA pour la construction et la réhabilitation des établissements sanitaires. La mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle (Cmu) effectivement de favoriser l’accessibilité des populations aux soins. Ce mécanisme généralisé de couverture contre le risque maladie est une première dans notre pays.

 

 

 

Quelle est la place du département de la santé dans les différents PNDS ?

 

Le département de la Santé a une place prépondérante dans le PND 2021-2025 et fait partie du pilier 4 : « Renforcement de l’inclusion, de la solidarité nationale et de l’action sociale ». Elle devra contribuer à augmenter l’espérance de vie des concitoyens de 58 ans en 2021 à 68 ans en 2030, et renforcer la productivité nationale, la croissance économique et la réduction de la pauvreté, défi majeur du PND.

 

Quelles sont les réformes majeures introduites depuis 2011 ?

 

depuis 2011 sont entre autres : la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, cible vulnérable de la population ; le programme hospitalier qui consiste à la construction et à la réhabilitation de plusieurs établissements sanitaires ; la réforme hospitalière qui vise à lutter contre l’insuffisance du système Les réformes majeures introduites sanitaire et à améliorer la performance du système hospitalier, tout en gardant sa mission sociale : la revalorisation indiciaire du personnel de santé ;

La réforme du secteur du médicament à travers la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP). L’accent est mis sur le développement de l’activité pharmaceutique, la loi sur l’autorégulation pour règlementer le secteur de la pharmacie. Au niveau de la lutte contre les faux médicaments, il y a des textes qui ont été adoptés : le code de Santé publique a été réécrit , la réforme du secteur privé de la santé avec l’objectif zéro clinique illégale d’ici 2030,la loi Anti-tabac pour limiter les abus et les inconvénients liés au tabac et à l’alcool , la prise des mesures pour l’autosuffisance en produits sanguins et l’uniformisation du prix de la poche de sang à 3.000 FCFA au public et au privé, l’utilisation des technologies et la digitalisation des actes de soins dans la délivrance des services de santé ainsi que la redevabilité et la transparence dans l’utilisation des ressources financières et humaines, la couverture maladie universelle qui est un instrument de protection sociale pour faire face au risque de maladie et accéder à des soins de qualité

 

Les réformes ont-elles transformé le visage du secteur de la santé en Côte d’Ivoire ?

 

Les reformes mises en œuvre ont contribué à améliorer substantiellement certains indicateurs de santé, dont le taux de mortalité maternelle qui est passé de 614 décès pour 100000 naissances vivantes en 2021. Le taux de mortalité néonatale est passé de 38 à 30 pour 1000 naissances vivantes sur la même période.

Quant au taux de mortalité infanto juvénile, il est passé de 108 à 74 pour 1000 naissances vivantes, également sur la même période. la construction et la réhabilitation des infrastructures sanitaires ont  permis de relever la barrière d’accessibilité physique au soins de santé. Le taux des populations situées à moins de » 5 kilomètres est passé de 68% en 2020 à 73 % en 2022 et à 80% en 2025.

 

Comment ressent-on les changements sur l’accès aux soins de santé, en particulier à l’intérieur du pays ?

 

 

Notre pays dispose de 2 948 établissements sanitaires dont :

-         2 785 établissements sanitaires de premier contact qui représentent le premier niveau de la pyramide sanitaire, c’est à dire les établissements de proximité ;

-         105 hôpitaux généraux et 19 Centres Hospitaliers Régionaux qui constituent le deuxième niveau de la pyramide sanitaire ;

-         5 CHU(Centres Hospitaliers Universitaires) et 13 instituts spécialisés au troisième niveau de la pyramide sanitaire.

Un vaste programme de construction, de réhabilitation et d’équipement des établissement sanitaires est en cours de mise en œuvre sur toute l’étendue du territoire national, pour relever les plateaux techniques sanitaires.

 

Plusieurs établissements sanitaires ont été construits ou réhabilités. 114 nouveaux établissements sont en construction, 414 établissements en réhabilitation ,125 établissements seront équipés et 5 centres spécialisés de haut niveau verront le jour.

 

Cet important programme permet d’offrir aux populations, des soins de santé de qualité dans des établissements proches d’elles, mis aux normes et disposant de plateaux techniques adéquats. Le relèvement indiciaire du niveau du personnel de santé et la reconnaissance des spécialités ainsi que la prise en charge du cout de la formation des spécialistes par l’Etat ont permis de redéployer à ce jour, plus de 117 spécialistes à l’intérieur du pays y compris des professeurs dans leurs différentes spécialités.

 

 

Quels sont les investissements en infrastructures et en équipements au cours des deux quinquennats du Président Ouattara ?

 

 

De 2011 à 2021, le gouvernement ivoirien sous le leadership du Président Alassane Ouattara a construit 253 établissements sanitaires dont 243 Etablissements sanitaires de premiers contacts (Centres de santé ruraux et Centres de santé urbains, dispensaires…), 8 Hôpitaux (Centres hospitaliers régionaux, Hôpitaux généraux) et 2 Etablissements publics nationaux pour un investissement de 182 milliards Fcfa. Sur cette même période, l’Etat a réhabilité 790 établissements sanitaires dont 698 Etablissements sanitaires de premiers contacts, 87 Hôpitaux et 5 Centres hospitaliers Universitaires et Etablissements publics nationaux ont été réhabilités. Ces investissements sont évalués à 105 milliards Fcfa.  Le montant total des investissements de 2011 à 2021 s’élève à 287 milliards Fcfa.

Le montant des constructions d’ici 2025 sera porté à plus de 1000 milliard de FCFA avec une amélioration du programme hospitalier.

 

 

 Le secteur de la santé bénéficie-t-il des moyens en rapport avec les besoins ?

 

Le gouvernement a fait beaucoup d’effort en augmentant chaque année, le budget de la santé. Le budget pour année 2023 est évalué à environ 700 milliards de FCFA. Cependant, des efforts restent à faire pour atteindre une part de 15% du Budget de l’Etat pour le Ministère de la santé, comme l’on recommandé les Etats à Abuja.

 

 

Quels sont les résultats atteints au cours de la décennie Ouattara ?

 

 

Le gouvernement sous le leadership du président Alassane Ouattara a opéré plusieurs réformes et dégager de gros moyens pour améliorer considérablement le système sanitaire.

 

Au cours de la décennie Ouattara, des résultats probants ont été notifiés :

La reconnaissance des spécialités des médecins ; le relèvement des indices au niveau salarial ; la mise en place et l’adoption des décrets d’application de la réforme hospitalière ; la gestion efficient des crises sanitaires (Ebola, Covid-19, Dengue…) ; la gratuité générale puis ciblée ; la mise en œuvre et la généralisation de la Couverture Maladie Universelle ; la réforme de la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP) ; l’augmentation des allocations des budgets pour la lutte contre le Sida, la tuberculose et l’homologation du prix du sang (3000 Fcfa) ; la gratuité des médicaments anti-cancéreux à travers une convention avec le laboratoire Roche ; La création de l’unité de production de test de dépistage rapide de Covid-19 ; Le relèvement du plateau technique de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) à Abidjan ; la création du laboratoire du CHU de Bouaké et de celui du laboratoire du Cedres à Abidjan.

 

Quels autres résultats ont été atteints au cours de cette décennie ?

 

 La mise en place d’un hub de distribution régionale à l’import et à l’export au niveau du médicament ; la loi sur l’autorégulation pour règlementer le secteur de la pharmacie ; le code de Santé publique qui a été réécrit ; la réforme du secteur privé de la santé ; la loi Anti-tabac pour limiter les abus et les inconvénients liés au tabac et à l’alcool ; l’utilisation des technologies et la digitalisation pour accroitre l’efficacité, la qualité dans la délivrance des services de santé ainsi que la redevabilité et la transparence dans l’utilisation des ressources financières et humaines.

 

Qu’en est-il des infrastructures ?

 

Au niveau des infrastructures, c’est plus de 1000 milliards de FCFA pour la construction et la réhabilitation des établissements sanitaires.

En 2017, le chef de l’Etat a mis à la disposition de la population le cinquième Chu : celui d’Angré et le Centre national d’Oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (Cnrao), centre d’excellence de prise en charge des malades du cancer. En juin 2019, le premier fruit du programme hospitalier est opérationnel ; en 2019 avec la réhabilitation de L’ex hôpital général d’Abobo nord Felix Houphouët Boigny, désormais Chr d’Abobo. Il s’ensuit une longue série de lancement des travaux de réhabilitation, construction et d’inauguration d’établissements sanitaires et grands centres de santé. Le Chu de Yopougon, les CHR de Daloa, Korhogo, Yamoussoukro, Guiglo, Abengourou, San Pedro, Man et les hôpitaux généraux de Daoukro, Duekoué, Soubré, Yopougon Attié ont entamé leurs métamorphoses. Ceux de Daloa, Korhogo et Yamoussoukro ont terminé la première phase de réhabilitation et ont été mis à la disposition des populations.

 

Où y a-t-il eu de nouvelles constructions ?

 

Pour ce qui est des nouvelles constructions, l’Hôpital général de Méagui et les CHR d’Aboisso, Adzopé et San Pedro ont été achevés et mis en service. A l’image de ces deux centres hospitaliers, plusieurs autres sont en construction. Notamment L’institut de Cardiologie de Bouaké, le Chu d’Abobo, les CHR de Bouaké, Katiola, Man, Odienné et Boundiali, les Hôpitaux généraux (HG) de Danané, Gbeleban, Ouangolodougou, Kong, San Pedro et Kouto. Ajouté à ces établissements sanitaires de premier et deuxième niveau, des nombreux Espc (Etablissements sanitaires de premier contact) ont été construits ou réhabilités.

 

En somme, de 2011 à 2021, le gouvernement ivoirien sous le leadership du Président Alassane Ouattara a construit 253 établissements sanitaires dont 243 Etablissements sanitaires de premiers contacts, 8 Hôpitaux et 2 Etablissements publics nationaux pour un investissement. Sur cette même période, l’Etat a réhabilité 790 établissements sanitaires dont 698 Etablissements sanitaires de premiers contacts, 87 Hôpitaux et 5 Centres hospitaliers Universitaires et Etablissements publics nationaux.

 

 

 

 

 

 

 

Quelle est votre évaluation de la Couverture Maladie Universelle (CMU)

 

La CMU est le plus grand programme de santé publique jamais mis en place dans notre pays pour donner droit à des soins à toutes les populations. En effet, Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, les gouvernements successifs en Côte d’Ivoire ont tenté de mettre en place un mécanisme généralisé de couverture contre le risque maladie, sans succès.

L’engagement pris par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Alassane OUATTARA, de garantir un égal accès à la santé des populations résidant sur le territoire national s’est concrétisé par l’instauration de la Couverture Maladie Universelle (CMU) par la loi n°2014-131 du 24 mars 2014.

La CMU permet de résoudre un problème difficile des populations : le payement des frais de santé, qui constitue une véritable barrière à l’accès aux soins. Il existe deux gros problèmes qui empêche la population d’avoir accès aux soins de santé.

 

Quels sont ces deux gros problèmes ?

 

L’un d’entre eux est l’accessibilité physique.

Nous sommes en train de le résoudre avec l’accélération de la mise en œuvre du programme hospitalier (Chr d’Aboisso, de San pedro, Chr d’Adzopé, Hg d’Adjamé, de Daloa, de Grand Bassam, d’Abobo). De nombreux travaux sont en cours, dont ceux du Cnrom et les Chr de Man, de Katiola, de Bouaké, de Boundiali, de Guiglo, de Duékoué, de Soubré, les Hg de Kouto, Kong, gbéléban et la deuxième phase des réhabilitations des Chr de Yamoussoukro, Korhogo, Daloa, Grand-Bassam, et de 175 Espc. Plus de 72% des populations vivent dans un rayon de 5 km d’un centre de santé. Nous prévoyons passer à 80% en 2025.

 

Et, le deuxième gros problème ?

 

Le deuxième, c’est ensuite l’accessibilité financière. La CMU permet de résoudre celui-ci par la mutualisation des financements, en faisant appel à la loi du grand nombre et en réduisant les coûts afin de permettre à ceux qui ont des ressources limitées d’avoir accès à des soins de santé. La CMU couvre les soins primaires, 170 pathologies et permet d’avoir accès à plus de 741 médicaments dans toutes les officines. Elle est disponible dans un peu moins de la moitié de nos Centres de santé.

Notre objectif est de faire en sorte qu’à très court terme, tous les centres de santé de notre pays soit couverts par la CMU. La Cmu permet donc, en réduisant la barrière financière, aux ivoiriens de se soigner très tôt en allant dans les centres de santé de premier contact et d’éviter des complications qui nécessitent des soins plus lourds et qui peuvent affecter les ressources financières des populations. L’importance de ce programme et les particularités de ce programme suscitent des interrogations de la part de nos compatriotes.

Nous comprenons ces inquiétudes et ces questionnements, dans la mesure où, celle-ci n’a pas véritablement fait l’objet de promotion auprès des populations. Le démarrage a également connu quelques difficultés dans son opérationnalisation.

 

   Des Ivoiriens disent ne pas comprendre très bien comment cela marche. Que leur répondrez-vous ?

Oui, c’est cela et nous sommes là pour leur expliquer le fonctionnement de la Cmu. La CMU est effective aujourd’hui au regard de ces quelques chiffres :

3 495 575 personnes ont été enrôlées. Sur cet effectif, 3 462 624 disposent d’un numéro d’immatriculation, 3 415 156 ont les cartes produites et 2 475 888 disposent de leur carte.

Le réseau de soins de départ de 725 établissements sanitaires est passé à 1216 établissements sanitaires soit près de la moitié des établissements sanitaires publics. 

Au 31 août 2022, 1 088 279 actes de soins ont été réalisés pour 208 452 assurés. Les médicaments ont été servis dans 406 pharmacies publiques et 477 pharmacies privées.

Aujourd’hui le nombre de pharmacies agréées CMU est passé de 242 à 741.

 

 

 

Que faudrait-il faire différemment pour atteindre de meilleurs résultats ?

 

 

Le décret relatif à la mise en œuvre de l’obligation d’enrôlement à la Couverture maladie universelle a été adopté en conseil des ministres, le mercredi 28 septembre 2022, En vue d’amplifier l’enrôlement des populations. Il prendra effet à compter du 1er Avril 2023.

L’intérêt du décret est :

-     D’accroitre le nombre de primo assurés (ceux qui bénéficient pour la première fois d’une assurance maladie) et particulièrement les indigents couverts par le Régime d’Assistance Médicale (RAM) et bénéficiant de la prise en charge à 100% financé par l’Etat ;

-     De permettre l’accès immédiat aux prestations de la CMU aux personnels du secteur formel public et privé prélevés à la source, ainsi que leurs ayants droit, en rendant effectif l’enrôlement lors du recrutement.

Pour cela, il faut s’enrôler. Nous avons fortement simplifié le processus d’enrôlement et faciliter l’accès aux cartes et aux services de soins

 

La côte d’ivoire dispose de combien de sites fixes d’enrôlement ?

 

La Côte d’Ivoire dispose de 124 sites fixes d’enrôlement repartis sur l’ensemble du territoire et à travers des opérations itinérantes. Le dispositif d’enrôlement initialement constitué de 400 kits (appareils), a été renforcé en 2020 par l’acquisition de 400 autres tablettes d’enrôlement.

Tenant compte de la nécessité de réduire le délai entre l’enrôlement et la production de la carte, un nouveau système à été adopté avec le déploiement des kits d’enrôlement dans plus de 200 centres de santé à grande influence, avec production et délivrance de la carte in-situ (délivrance immédiate). Cela se fera jusqu’en décembre 2022 avec 170 kits suivie d’un passage à échelle à partir de janvier 2023 avec 1200 kits. 

 

 

 

Comment jugez-vous votre rang du système ivoirien en Afrique de l’Ouest en particulier et en Afrique en général ?

 

Le système sanitaire ivoirien est en nette progression comme le montre les indicateurs de santé et autres statistiques du secteur.

 

Selon l’Enquête démographique de Santé (EDS) 2021, au niveau de la mortalité maternelle, le pays est passé en 2012 de 614 décès de femmes dont les causes sont liées à la grossesse pour 100 000 naissances vivantes à 315 décès en 2021. Un bon quantitatif important, qui justifie la pertinence des réformes prises pour faire face à cette mauvaise statistique qui n’honorait pas le pays.

 

Au niveau de l’industrie pharmaceutique, la Côte d’Ivoire est le 2e gros marché derrière le Nigeria et le plus important de l’espace UEMOA.

 

 

Quelles sont les perspectives offertes par la réforme                hospitalière ?

 

La réforme hospitalière vise à améliorer la performance des hôpitaux. Elle permet à l’hôpital de prodiguer des soins de qualité. Elle contribue également à instaurer la bonne gouvernance dans les structures sanitaires. L’enjeu de cette réforme est l’utilisation de nouveaux outils de gestion dans nos établissements tels que le financement basé sur la performance et la contractualisation. Aussi, la réforme hospitalière permettra-t-elle de donner les moyens humains, financiers et matériels aux hôpitaux et surtout de faire les soins de façon continue.

 

Où en est la Côte d’Ivoire dans sa riposte contre la COVID-19 en termes de bilan au triple plan humain, matériel et financier ?

 

                     Au niveau du bilan humain :  

 

A la date du 27 octobre 2022, La Côte d’Ivoire compte 87 750 cas confirmés dont 86 894 personnes guéries, 827 décès et 25 personnes en traitement. Le nombre total de personnes dépistées est de 1.641.

328.

 

Concernant la vaccination, du 1er mars 2021 au 25 octobre 2022 la Côte d’Ivoire enregistré 20.646.601 doses administrées sur 25 millions de doses reçues. 9.810 000 personnes ont été complètement vaccinées et 1,8 millions de personnes ont reçu leur dose de rappel.

Le nombre de personnes complètement vaccinées constitue 34% de la population cible, l’une des plus importantes performances en Afrique.

 

Au niveau financier :

 

On note que face à l’urgence de la pandémie, le pays a mis en œuvre un plan de riposte de la pandémie. Cet ambitieux plan a comporté 2 volets dont l’un socio-économique d’environ 1700 milliards FCFA et l’autre sanitaire de plus de 200 milliards FCFA a été nécessaire.

 

Au niveau matériel :

 

La Côte d’Ivoire dispose d’une centrale d’achats qui permet de garantir l’acquisition et ou le stockage de médicaments et intrants stratégique dont les réactifs, les équipements de protection individuelle, les masques et gants pour les intervenants de la chaîne et les patients voire des vaccins contre la maladie.

Le diagnostic s’est fait grâce à un réseau de laboratoires publics composé du laboratoire de référence de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) à Abidjan, élargi au laboratoire du CHU de Bouaké, au laboratoire du Cedres à Abidjan, des laboratoires dans les grandes régions du pays en particulier dans 11 localités.

Ainsi, de 1 000 tests par jour, l’on est passé à une moyenne de 4 000 tests par jour avec un délai de rendu des résultats dans les 48 heures. A ce jour plus de 1 500 000 tests PCR ont été réalisés. Par ailleurs, l’IPCI a également bénéficié des équipements pour réaliser le séquençage des variants du virus.

Initialement localisée à Abidjan, la prise en charge des cas et le suivi des contacts se réalisent sur l’ensemble du territoire à travers des infrastructures dédiées dont 5 à Abidjan et 11 à l’intérieur du pays dans le secteur public et dans 4 cliniques privées agrées d’une capacité totale d’environ 1000 lits d’hospitalisation et 200 lits de réanimation pour les formes sévères. Les formes légères ou asymptomatiques étaient prises en charge soit à domicile, soit dans 4 sites hôteliers dont 3 à Abidjan d’une capacité de 400 lits.

Quelle est la stratégie actuelle ?

La stratégie actuelle au vu de l’évolution de la pandémie est d’étendre cette prise en charge à d’autres établissements aussi bien publics que privés. A terme, le pays se prépare à l’intégration de celle-ci dans le système de santé classique.